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Les travaux académiques

Joseph Lépine monte à Paris en1897, s’installe à Montparnasse, et fait son entrée dans l’atelier de Gustave Courtois, et dans celui de Louis-Auguste Girardot, deux élèves de Gérôme ; il fréquente aussi l’Académie Julian, peut-être un peu plus tard, comme élève libre.

Le travail académique d’après modèles vivants est trop conventionnel pour se prêter à des commentaires nombreux. Les dessins de Mains ouvrent cet apprentissage ; celles au contact sensible et doux avec le dossier arrondi des chaises Louis-Philippe sont certainement les plus personnelles.

Les Petites études de Nus sont classiques ; on note qu’elles sont déjà croquées dans un Atelier de modèles vivants, mais elles sont encore loin de la qualité de ses grandes Académies.

Quelques études de portraits illustrent à la fois le travail de construction de certains dessins, et plus souvent encore la mobilisation des valeurs.Quelques trimestres plus tard, deux beaux portraits sont l’aboutissement de cet intense travail d’atelier.

Les copies d’après les Antiques sont représentées uniquement par cinq feuillets, mais ils permettent de retrouver le cheminement complet de l’éducation académique à la toute fin du 19ème siècle.

Longtemps conservées chez deux peintres bordelais proches de Lépine à la fin de sa vie, 33 feuillets de grandes Académies ont été aujourd’hui retrouvés, et nous suivons d’autant mieux l’aventure graphique du jeune peintre, avec 16 feuillets datés par Lépine tout au long de l’année 1898, du 9 janvier au 24 décembre. Le Musée de Bordeaux possède une vingtaine de planches de ses Académies.


Les planches les plus tardives offrent à la fois la justesse des anatomies, et la beauté grave de certains visages. On remarque la rapide progression de notre peintre, mais il ne faut oublier ni ses premiers débuts auprès de Louis Cabié, ni son travail personnel. On se rappelle ses premiers carnets en 1892, son admission à la Société des Amis des Arts de Bordeaux trois ans plus tard, et à la Société Nationale des Beaux-Arts dès son arrivée à Paris en 1897.

Il a tenu à se donner une formation technique très complète, bien qu’il n’ait jamais imaginé se livrer à des compositions académiques. Et en 1900, Lépine se déclare « élève de MM. Cabié, Courtois et Girardot » ; il garde les leçons du métier, mais ni le grand classicisme de Gustave Courtois, ni l’orientalisme à la couleur plus libre de Girardot n’ont entrainé l’inspiration de tels thèmes dans son travail.

Ph. G.

Les amis de Joseph Lépine